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Poèmes à utiliser en classe de français

Poèmes à utiliser en classe de français
    1- La complainte
    Que sont mes amis devenus ; que j’avais de si près tenus...
    Et tant aimés. Ils ont été trop clairsemés,
    Je crois le vent les a ôtés. L’amour est morte.
    Ce sont amis que vent emporte
    Et il ventait devant ma porte ; les emporta.
    Avec le temps qu’arbre défeuille
    Quand il ne reste en branches feuille
    Qui n’aille à terre... avec pauvreté qui m’atterre
    Qui de partout me fait la guerre aux temps d’hiver.
    Ne convient pas que vous raconte
    Comment je me suis mis à honte, en quelle manière.
    Que sont mes amis devenus ; que j’avais de si près tenus...
    Et tant aimés. Ils ont été trop clairsemés,
    Je crois le vent les a ôtés. L’amour est morte.
    Le mal ne sait pas seul venir. tout ce qui m’était à venir...
    M’est avenu.
    Pauvres sens et pauvre mémoire ;
    M’a Dieu donné le Roi de gloire.
    Et pauvre rente... et froid au cul quand bise vente.
    Le vent me vient, le vent m’évente. L’amour est morte.
    Ce sont amis que vent emporte
    Et il ventait devant ma porte ; les emporta.

    2- Rondeaux de printemps
    Le temps a laissé son manteau
    De vent, de froidure et de pluie,
    Et s’est vêtu de broderie,
    De soleil luisant, clair et beau.
    Il n’y a bête ni oiseau
    Qu’en son jargon ne chante ou crie :
    Le temps a laissé son manteau
    De vent, de froidure et de pluie.
    Rivière, fontaine et ruisseau
    Portent en livrée jolie
    Gouttes d’argent, d’orfèvrerie ;
    Chacun s’habille de nouveau :
    Le temps a laissé son manteau.
    ***
    Hiver vous n’êtes qu’un vilain.
    Eté est plaisant et gentil,
    En témoignent Mai et Avril
    Qui l’accompagnent soir et matin.
    Été revêt champs, bois et fleurs
    De sa livrée de verdure
    Et de maintes autres couleurs
    Par l’ordonnance de Nature.
    Mais vous, Hiver, trop êtes plein
    De neige, vent, pluie et grésil ;
    On vous doit bannir en exil.
    Sans point flatter, je parle plain,
    Hiver vous n’êtes qu’un vilain !

    3- D’Anne qui lui jeta de la neige
    Anne, par jeu, me jeta de la neige,
    Qui je cuidais froide certainement ;
    Mais c’était feu; l’expérience en ai-je,
    Car embrasé je fus soudainement.
    Puisque le feu loge secrètement,
    Dedans la neige, où trouverai-je place
    Pour n’ardre point ? Anne, ta seule grâce
    éteindre le feu que je sens bien,
    Non point par eau, par neige, ni par glace,
    Mais par sentir un feu pareil au mien.

    4- De soi-même
    Plus ne suis ce que j’ai été
    Et plus ne saurai jamais l’être
    Mon beau printemps et mon été
    Ont fait le saut par la fenêtre
    Amour tu as été mon maître
    Je t’ai servi sur tous les dieux
    Ah si je pouvais deux fois naître
    Comme je te servirais mieux

    5- Comme le champ semé...
    Comme le champ semé en verdure foisonne,
    De verdure se hausse en tuyau verdissant,
    Du tuyau se hérisse en épi florissant
    D’épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne ;
    Et comme en la saison le rustique moissonne
    Les ondoyants cheveux du sillon blondissant,
    Les met d’ordre en javelle et du blé jaunissant
    Sur le champ dépouillé mille gerbes façonne ;
    Ainsi de peu à peu crût l’empire romain,
    Tant qu’il fut dépouillé par la barbare main,
    Qui ne laissa de lui que ces marques antiques,
    Que chacun va pillant; comme on voit le glaneur
    Cheminant pas à pas recueillir les reliques
    De ce qui va tomber après le moissonneur.

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